Se soigner ou être paysan-ne, nous ne voulons plus choisir !

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Tomber malade lorsque l’on est paysanne ou paysan n’est pas une option
En effet, en l’état actuel des droits à la santé, maintenir sa ferme en vie lorsque l’on est malade est un véritable défi. Si les paysan-ne-s, comme d’autres professions, bénéficient d’indemnités journalières en cas de maladie ou d’accident de la vie privée versées par la MSA, celles ci sont prévues pour assurer un revenu de remplacement mais ne « visent pas à assurer la continuité économique de l’exploitation ou de l’entreprise agricole »1. Pour embaucher un-e salarié-e en remplacement de la personne malade, le Service de Remplacement ne prend en charge qu’une partie du salaire pour une période de 30 jours et ce une seule fois dans sa vie !
Sans compter que les paysan-ne-s travaillent généralement plus qu’un temps plein salarié et qu’une personne à 35h ne suffit pas à combler les 70h hebdomadaires fréquemment assurées par les paysann-e-s.

Stop à la privatisation de l’aide au remplacement
Reste aux chef-fe-s d’exploitation la solution de se tourner vers des assurances de type prévoyance. Ces assurances sont très onéreuses et demandent parfois des bilans de santé aux agriculteurs et agricultrices, pour finalement ne pas couvrir tous les risques, en fonction des profils.
Ainsi de nombreux paysan-ne-s ne sont tout simplement pas assurés et se retrouvent démunis en cas de maladie. L’aide au remplacement est un business juteux pour les assureurs alors même qu’elle devrait être un service public pour assurer la continuité des fermes et éviter les cessations d’activité, malheureusement fréquentes. Produire de la nourriture est d’utilité sociale. Nous demandons un véritable service public de remplacement pour les paysan-ne-s en arrêt pour maladie ou accident de la vie privée !

Des revenus et des prix pour des exploitations en bonne santé
Les fermes sont d’autant plus fragiles que de nombreux-se paysan-ne-s tirent très peu de revenus de leur activité. L’équilibre économique est souvent précaire et ne tolère pas d’écart. Pour cela nous continuons de lutter pour des prix justes au moins équivalents à nos prix de revient (prenant en compte nos coûts de productions, nos revenus et nos cotisation sociales) ! Vivre de son métier c’est aussi pouvoir faire face aux coups durs.

Luttes et solidarités !
En matière de santé, les luttes ont fait leurs preuves ! Ainsi les paysannes ont obtenu en 2008 que leur congé maternité soit enfin aligné sur celui des salariées, soit 16 semaines.
Une vie digne passe aussi par la conquête de nos droits de santé !
Et au quotidien, elle passe par la solidarité avec les personnes malades. La confédération paysanne du Var soutient actuellement une éleveuse en longue maladie, afin de maintenir sa ferme en vie. Retrouvez la cagnotte ici : https://www.helloasso.com/associations/confederation-paysanne-du-var/collectes/cagnotte-de-solidarite-avec-audrey-lorient-chevriere-en-maladie-longue-duree

Nina Lejeune,
co-porte-parole de la Confédération paysanne du Var

1) Source MSA : https://www.msa.fr/lfp/sante/ij-amexa. Les indemnités journalières sont de 24,24 euros par jour puis de 32,32 euros à partir du 29ème jour. Elles peuvent durer 3 ans en cas de maladie longue durée.

Confédération paysanne du Var
La Maison du Paysan
ZAC de la Gueiranne
Route du Vieux Cannet
83340 LE CANNET DES MAURES

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