Le capitalisme en questions : Obstacle ou solution ?

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Depuis la terre et de n’importe où, on voit bien qu’elle ne tourne pas rond, ce n’est pas une découverte ! On a la nette impression que ça se gâte partout, sur tous les continents…et qu’on n’y peut rien ! Notre environnement -tout ce qui vit sur terre, dans les airs et dans les océans- se dégrade du fait de nos modes de production et de consommation.

Fin 2023, 46 % des énergies consommées dans le monde proviennent des énergies fossiles : 28% du pétrole, 15% du gaz et 3% du charbon. Et les extractions continuent…on nous dit qu’à l’horizon 2050 les énergies fossiles resteront majoritaires. On vise « la neutralité carbone », c’est-à-dire qu’on n’en rajoute plus mais qu’on reste au stock accumulé de gaz à effet de serre ?! Gâce au nucléaire notamment, la France dispose de l’électricité la plus bas carbone à 90 % en tête des 7 puissances les plus développées (orano.group/fr/decodage/defi-neutralite-carbone)

C’est dire l’enjeu de la transition écologique qui nous renvoie à nos sociétés, à leurs rapports indissociables entre elles et avec la nature. Mais pas tous au même niveau de responsabilité. Nous sommes plongés dans des guerres qui n’en finissent plus, font des ravages humains insoutenables, nous coûtent très cher mais rapportent beaucoup aux fournisseurs d’armes -dont la France- tout en  fragilisant le quotidien et l’avenir des peuples du monde entier.

L’exigence du cessez-le-feu en Ukraine et en Palestine constitue également une urgence absolue qu’il ne faut pas attendre des belligérants mais des « grandes puissances »,tous systèmes confondus. Les enjeux sont géopolitiques, donc économiques et politiques. Les sanctions contre la Russie sont inopérantes et il n’y en a aucune contre Israël, l’occident lui fournit tout ce que Netanyahou lui réclame : deux poids, deux mesures !

Le 18 avril, une fois de plus, les États-Unis ont mis leur véto au statut de membre à part entière de l’ONU de l’État de Palestine ! Dégageant 26 mds $ à la disposition de Netanyahou qui a aussitôt convoqué les ambassadeurs des pays qui avaient voté favorablement, dont la France !

Le capitalisme mondial a besoin de guerres pour faire tourner son économie et maintenir son hégémonie sérieusement affaiblie par l’essor de la Chine et des BRICS qui misent sur le co-développement sans domination et sur une autre monnaie mondiale que le dollar.

Autre scandale persistant : très très hauts salaires et inégalités
Quelle indécence que « le vote démocratique et souverain » ? 70 % des actionnaires de Stallentis ont voté pour leur PDG Carlos Tavarès : sa rémunération pour l’année 2023 : 36,5 millions d’euros ! Soit 100 000 euros/jour. Record battu, seulement 23 000 en 2022.

Devant le tollé général à gauche, des députés communistes, socialistes, insoumis ont renouvelé des propositions concrètes pour atténuer, à défaut de supprimer d’un coup, de tels rémunérations scandaleuses, qui, accumulées, constituent des fortunes inouïes au fil des ans. Réduire de 1 à 20 les écarts qui n’ont pas de limites ! C’est bien ça l’enjeu. Tavarès s’en pourlèche les babines : « Changez la loi et je la suivrai… » triomphe-t-il, affichant un sourire carnassier…et sa confiance dans ses pairs. Au MEDEF on est très favorables aux acquis…sauf ceux des salariés.es

Florent Menegaux, le PDG de Michelin, leader mondial du pneu, fier des résultats record obtenus en 2023, a parlé de « salaires décents » pratiqués en France : 39 632 euros brut à Paris, essentiellement des ingénieurs et cadres, 25 356 euros à Clermont-Ferrand (Le smic brut est à 21 203 euros), Quel exploit ? Cultivant la sobriété, il ne gagne que 49 fois plus que le plus bas salaire. Tavarès 518 fois…10 fois plus !

Menegaux se déclare pour le plafonnement des rémunérations et l’augmentation du SMIC : c’est assez rare. La CGT locale pense qu’il pourrait faire beaucoup mieux…sans se ruiner, le chiffre d’affaires record a atteint 3,7 mds d’euros…Ce qui confirme les réserves colossales accumulées par les actionnaires décisionnaires et les très hauts salaires. Ils apprécient le système capitaliste !

S’y ajoutent les aides publiques aux grandes entreprises sans contrepartie, les cabinets-conseils, les influenceurs et autres lobbyistes en permanence dans les institutions publiques et privées. Et en ne perdant pas de vue que ces grands capitaines d’industries sont aussi  actionnaires d’autres entreprises non intégrées à leur maison-mère. Imaginez l’ampleur des gains et des patrimoines !  Les paradis fiscaux leur garantissent la discrétion. D’où l’utilité des lanceurs d’alerte !

De l’argent, il y en a et pas qu’un peu
Oui mais il est géré par les libéraux, des plus modérés aux plus ultras, et à leur profit tout en martelant qu’il n’y a pas de meilleurs choix pour le pays mais ce sont toujours les mêmes qui gagnent ! Cela au moment où les inégalités s’aggravent, où les économie de guerres absorbent des sommes colossales qui ne vont pas ailleurs et pénalisent les peuples -pas les très riches- dans un contexte où les grandes puissances occidentales sont en perte de vitesse et de moyens. De crédibilité également. De sincérité, n’en parlons pas, les promesses n’engagent que ceux qui y croient, disait Pasqua, un connaisseur…

Alors ils nous ponctionnent encore et toujours. Ils en trouvent des réductions sociales comme de réduire le montant et la durée des indemnités chômage, de multiplier les restes-à-charge sur les médicaments, de payer une amende si on  manque un r-v chez le docteur, où d’accroître la pénurie de logements sociaux, ils s’en prennent aux retraités locataires d’un logement devenu  trop grand ??? etc…Jusqu’où les libéraux vont-ils aller ? Ne parlons pas de l’extrême-droite…elle est capable de s’indigner pour donner le change. Il y a des élections, ne le répétez pas ?

Eux, ils s’en prennent aux migrants alors qu’il n’y a pas invasion mais des problèmes de répartition, insiste la CIMADE qui déplore le pacte sur la migration et l’asile adopté par l’UE, « une réforme indigne, coûteuse et inefficace qui risque de créer toujours plus de souffrances et de multiplier les désastres humanitaires aux frontières et tout au long des parcours d’exil.  »

On devrait s’indigner, se soulever, faire du bruit…devant un tel cynisme : prendre soin des très riches et précariser les plus modestes ? Avec en prime une très forte inflation et un déficit budgétaire loin d’être maîtrisés par Macron et son ministre de Finances qui ont réponse à tout. Ils sont tellement fiers de leurs milliardaires qu’ils ne leur refusent rien ! Eux-mêmes sont à l’abri, tant pis pour les autres. A quand la nuit du 4 août 1789 ? L’aboltion des privilèges ne dépend que de nous !

Concernant le déficit du pays, « le Haut Conseil des finances publiques a jugé mercredi 17 avril, que la nouvelle trajectoire de réduction du déficit public proposée par le gouvernement, qui vise un retour sous les 3% du PIB en 2027, manquait de « crédibilité » et de « cohérence ». Parce qu’elle est surévaluée et qu’elle n’associe pas à l’Etat, les collectivités territoriales et la sécurité sociale mais aussi les parlementaires prêts à sonner le tocsin.
La prévision de croissance serait revue à la baisse. De 1,4 point elle « lâcherait »  les 0,4 pour n’atteindre que 1%. Et pour cela en piochant dans les dépenses publiques : 10 mds en 2024 et 20 mds en 2025. dont 2,5 dans les collectivités territoriales déjà bien mal aimées et « aidées ». Le Maire nous parle du retour possible au 3% exigés par l’UE, alors que nous en sommes à 5,1 au lieu de 4,9 prévus.

Le poids alarmant de la dette publique
Il y a un an, Bruno Le Maire expliquait que, rien que les intérêts de la dette publique allaient passer de 41 mds pour l’année 2023 à 71,2 mds d’ici 2027, 10 à 12 mds de plus chaque année  en trois ans: « ce qui en ferait le premier poste de dépenses de l’Etat » qu’il disent vouloir réduire. « Tout n’est pas encore arrêté, fini l’argent facile » croient-ils nous rassurer ? Alors qu’ils sont culs et chemises avec les banques centrales qui décident des intérêts fixés aux autres banques privées gestionnaires de notre argent…à leur disposition. Nous pouvons voter une fois par an, la participation est symbolique.

D’où la nécessité d’en finir avec la gestion à huis-clos des banques et pour le partage du pouvoir avec tous les acteurs : actionnaires, gestionnaires et clients/sociétaires individuels et collectifs, élus locaux, un enjeu de taille qui peut devenir un objet de luttes sociétales pour modifier les rapports au bénéfice des déposants et des salariés.es…

(à suivre)
René Fredon

1 COMMENT

  1. Et oui !meme Nicolas baverez dans Le Figaro est devenu lanceur d alerte « impasse et secousses majeurs à venir »,tout comme Henri Guaino ex plume de Sarkozy et conseiller spécial des références dans les plus hautes sphères « et à la septième fois les murailles tombèrent ». Quand les lanceurs d alertes ne sont plus les urgentistes de terrain mais les poids lourds du figaro inquiétez vous inquiétons nous , très sérieusement . Dr Vincent carret amuf var

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