Samedi 8 juin 2024 à 20H30
Maison du Cygne
Aurélien PASCAL VIOLONCELLE
Révélation« Soliste Instrumental » Victoires de la Musique classique 2023
Sélim MAZARI PIANO
Programme
SCHUBERT Sonate « Arpeggione » [D. 821]
STRAVINSKI Suite Italienne [arrangement du ballet Pulcinella]
CHOPIN Sonate pour violoncelle et piano [Op.65]
SARASATE Airs bohémiens (version pour violoncelle et piano) [Op. 20]
Pouvez-vous nous parler du programme que vous allez jouer le 8 juin prochain
dans le cadre du festival La Vague Classique
Sélim Mazari : Le programme que nous jouons est un voyage à travers le 19ème siècle. Il commence par la Sonate intitulée « pour Arpeggione » de Schubert. Elle porte le sous-titre d’Arpeggione, ayant été composée pour un instrument conçu dans la descendance de la viole de gambe, d’une étendue analogue au violoncelle. Elle fait aujourd’hui partie du répertoire des violoncellistes, et connaît un grand succès auprès du public. Un chef d’œuvre de pudeur et d’élégance Viennoise ! Une courte introduction du piano annonce le climat tendre et chaleureux qui prévaut tout au long de la Sonate. L’œuvre est douce, mélancolique, Schubert y déploie de magnifiques mélodies au lyrisme prenant il a le secret, leur associe des thèmes d’allure populaire « à la hongroise ». L’autre pièce maîtresse du programme, la Sonate de Chopin, est l’une des rares pièces de musique de chambre du compositeur polonais. C’est une œuvre ma- jestueuse et romantique par excellence, dont la partie de piano est d’une difficulté qui s’apparente à celle
des Concertos. La force expressive qui s’en dégage est une expérience de concert toujours inoubliable. Aurélien Pascal : J’ai proposé à Sélim deux pièces pour compléter ce programme, qui sont des pépites pour les violoncellistes ! Une de David Popper, compositeur hongrois contemporain de Chopin, qui était
lui-même violoncelliste et dont l’œuvre fait naturellement la part belle au violoncelle. Quant aux Variations de Rossini, il s’agit d’une pièce brillante et très virtuose. De par leur légèreté, leur gaîté, elles s’intègrent à merveille au programme, pour contraster avec la profondeur et la densité des sonates. Ces deux pièces « de genre » démontrent aussi la virtuosité grimpante exigée par les
violoncellistes tout au long du 19ème ; elles sont très réussies.
Comment est née votre envie de jouer ce programme de musique de chambre ?
Sélim Mazari : Nous nous connaissons depuis de nombreuses années, et sommes de la même génération.
Nous nous sommes rencontrés dans un petit festival des Pyrénées, nous avions environ 12 ou 13 ans ! Nous avons chacun poursuivi notre parcours, joué avec de nombreux partenaires, mais la magie du concert et de la musique de chambre, c’est aussi d’offrir aux musiciens ces belles occasions de se retrouver sur scène comme ce sera la cas le 8 juin prochain à Six-Fours dans le cadre de Vague Classique.
Vous avez une très belle carrière internationale, comment préparez-vous une collaboration comme celle-ci ?
Sélim Mazari : Aurélien vit à Paris, moi à Vienne. Nous allons donc nous retrouver à Paris quelques jours avant de démarrer cette tournée à Six-Fours, qui se terminera début août par un récital à la Roque d’Anthéron, pour répéter ce programme.
Aurélien Pascal : Bien entendu, nous avons l’un et l’autre déjà joué ces musiques, avec d’autres partenaires. Nos séances de travail nous permettront de trouver une inspiration commune, de partager et fusionner nos idées musicales, nos conceptions respectives des œuvres !
Sélim Mazari : Chacun va travailler « sa partie » en amont mais bien au-delà de nos préparations respectives, j’aime beaucoup arriver aux premières répétitions sans choix interprétatifs trop arrêtés !
Au contraire, rester ouverts aux propositions de mon partenaire, se laisser surprendre…
Ce qui fait la beauté de la musique de chambre, c’est d’anticiper une idée, la contredire en
répétition, pour finalement laisser place à une toute autre approche sur scène, lors du concert !
